II.3.1.a) L’inconscient dans les années 1890

 « Il est incontestable que les médecins sont extrêmement prédisposés à l’aliénation mentale. » Et rien n’est plus vrai. Parmi les médecins, mes prédestinés entre tous sont les aliénistes. Il est souvent difficile de décider lequel est le plus fou, du fou ou de son médecin. On dit aussi que les hommes de génie sont enclins à la folie. C’est certain. Toutefois, il ne suffit pas d’être un imbécile pour être raisonnable.”, Anatole France, Histoire comique, Pléiade, tome III, p.915.

 

II.3.1.a) L’inconscient dans les années 1890

 

Puisque Désir il y a chez Anatole France, on pourrait se demander si on pourrait trouver également dans la littérature francienne un concept d’inconscient à proprement parler. Cette problématique nous semble fondamentale, à tel point qu’il serait vain de prétendre lire par exemple une œuvre comme Thaïs[1] sans penser que cette instance était implicitement reconnue par Anatole France.

Cependant, il serait bien rapide de se lancer dans cette voie sans analyser préalablement les choses dans leur contexte. Bien sûr, en l’an 2000, il est toujours possible de mener à bien une étude psychanalytique de l’œuvre francienne, puisque la méthodologie critique inaugurée par Freud lui-même est maintenant reconnue et souvent utilisée[2]. Mais nous voudrions ici nous placer plutôt en amont du texte[3]. Il est vrai que, comme le remarque J.-Y. Tadié, “en français, avant 1930, on ne voit guère que l’étude de Jacques Rivière sur Proust et Freud[4] […] pour appliquer la psychanalyse à la critique littéraire[5].” C’est dire combien cette science psychanalytique n’en est encore qu’à ses prémices dans les années 1890, date à laquelle paraît Thaïs. Ainsi, peut-on penser qu’Anatole France avait une quelconque connaissance de Freud, et est-il même sensé de se poser la question ? En d’autres termes, une psychanalyse naissante aurait-elle pu influencer Anatole France dans sa conception du Désir ?

Thaïs est donc publié en 1890, tandis que Freud admet lui-même l’instance de l’inconscient dans La Science des rêves[6] en 1900, lorsqu’il fait paraître ses travaux sur la première topique[7], en langue allemande. Nous l’avons vu à propos de Schopenhauer, Anatole France ne lit pas l’allemand[8]. Or, le texte original n’est traduit en français qu’en 1926, soit deux années après la mort d’Anatole France. Cette date, 1926, coïncide par ailleurs avec l’essor, dans les années 30, de la critique littéraire psychanalytique francophone mentionnée par J.-Y. Tadié, surtout sous la plume de Charles Baudouin, de Marie Bonaparte (sur Edgar Allan Poe) et de Charles Mauron.

En fait, pour être honnête, l’essor de la psychanalyse est loin de toucher tout d’abord les milieux littéraires ou journalistiques. Les découvertes de Freud s’adressent avant tout aux milieux médicaux, qui sont d’ailleurs tièdes, voire fort sceptiques lorsqu’ils accueillent les travaux freudiens[9]. Dès lors, si ces travaux sont remis en cause par les psychiatres eux-mêmes dans les années 1900, on comprend qu’il ait fallu plus de vingt ans pour les traduire en français, et Anatole France n’en a jamais eu le moindre écho. De là à prétendre que l’inconscient francien est tout à fait indépendant de l’inconscient dans son acception freudienne, il n’y a qu’un pas.

D’ailleurs, Marie-Claire Bancquart le dit bien :

“Si l’inconscient n’était pas encore couramment nommé[10], ses émergences étaient étudiées par les aliénistes, à qui Anatole France renvoie son lecteur quand il parle des visions de saint Antoine dans Le Temps[11].”

A dire vrai, il semble bien, en effet, qu’Anatole France soit passionné par les aliénistes, mais ses références se placent toujours dans une optique nettement antérieure au freudisme. Par exemple, sa nouvelle « L’Œuf rouge[12] » est dédicacée au docteur Samuel Pozzi[13], qui est un beau représentant des chercheurs scientistes fermement imprégnés de darwinisme et à la pointe de la science psychiatrique dans les années 1890. Anatole France, en auteur à la fertile imagination, ne pouvait guère passer à côté du spectaculaire qu’offraient les sciences nouvelles, comme l’hypnose ou le magnétisme[14], par exemple, qu’on trouve respectivement dans « L’Œuf rouge » et dans « Monsieur Pigeonneau ». Ces systèmes sous-entendent l’existence de l’inconscient, mais nul ne peut encore les expliquer : ils sont aussi bien exploités par la science que dans les foires, aux côtés des rayons X (à partir de 1896 et des travaux de Röntgen) et du cinématographe (même date, invention des frères Lumière).

A dire vrai, l’histoire de l’hypnose et celle de l’inconscient humain ont partie liée ; il se pourrait bien en effet qu’Anatole France entreprenne une démarche d’extrapolation à partir de ce qu’il connaît de l’hypnose, pour en concevoir l’existence de l’inconscient, cette instance qu’il met très bien en valeur dans « L’Œuf rouge » ou dans Thaïs. Il faut en effet savoir que les recherches sur l’hypnose datent de la fin du XVIIIe siècle, et que cet état particulier de la conscience n’est encore à la fin du XIXe siècle que très mal expliqué. Selon Léon Chertok, la relation entre hypnotiseur et hypnotisé est la plus ancienne des relations psychothérapiques et la psychanalyse se bâtira dans une grande part sur l’étude et la critique de cette relation[15]. Ainsi, après l’approche peu scientifique de Mesmer dans les années 1776-1784, on intègre ce phénomène avec plus de rigueur dans les années 1843 avec le chirurgien de Manchester J. Braid, qui introduit le terme d’hypnotisme et, schématiquement, réfute la source fluidique de l’hypnose entrevue par Mesmer pour la remplacer par une source neurophysiologiqueL’Ecole de Nancy est fondée en 1866 par un médecin de campagne français, A.A. Liébault, qui reprend les théories de Braid et qui insiste dans Confession d’un médecin hypnotiseur[16] sur l’aspect psychologique de l’hypnose. L’étude de l’Ecole de Nancy sera rejetée par la Salpêtrière, où l’équipe de Charcot soutiendra au contraire l’idée que l’hypnose trouve ses fondements dans le soma, dans la physiologie. Durant la décennie 1880-1890, les deux écoles s’affronteront avec fougue, et leurs recherches connaîtront un véritable bouillonnement, attirant bon nombre de chercheurs étrangers, dont Freud qui trouvera là les fondements de la psychanalyse[17].

Si hypnose et inconscient sont intimement liés, Anatole France ne connaît, lui, que cette période précédant l’émergence de la psychanalyse proprement dite. D’ailleurs, tandis que les milieux médicaux sont en pleine effervescence, les milieux littéraires s’amusent beaucoup avec les mystères de l’hypnotisme. Il s’agit là d’une mode qui sévit dans les salons. Anatole France s’en méfie et attaque cette mode dans L’Univers illustré du 10 juillet 1886. De même, il attaque avec virulence le docteur Luys[18] dans la même revue le 14 janvier 1888. Cependant, notre auteur ne dédaigne pas s’intéresser à ce qu’au XIXe siècle on nomme encore la « folie ». Comme le souligne Marie-Claire Bancquart,

“il [est] attiré par les questions concernant la folie, tout comme par les fous eux-mêmes. Exprimant cette prédilection dans l’article du Temps , « Les Fous dans la littérature » (19 juin 1887, VL, I), il admet ainsi que nos organes ne nous permettent point de tout percevoir et analyser dans la nature, et qu’il peut exister des « enfants de l’air », comme le Horla de Maupassant[19].”

Si nos organes ne peuvent tout expliquer, c’est bien qu’il existe une zone d’ombre, que nous pourrions qualifier d’ « inconscient »… Cependant, si on considère que la pensée humaine a été, pour l’heure, bouleversée par quatre grands chocs fondamentaux que sont l’héliocentrisme de Copernic (la Terre n’est pas au centre de l’univers), l’évolutionnisme de Darwin (l’homme descend du singe, et n’est pas la fin ultime de l’univers), la psychanalyse (le moi humain n’est pas le maître dans sa propre maison) et la découverte des lois de la relativité par Einstein, on peut penser qu’Anatole France se situe après la révolution darwinienne, largement évoquée et sous-tendant farouchement sa pensée, mais avant la révolution freudienne. C’est dire combien sa conception de l’inconscient humain sera différente de la révolutionnaire acception qu’en fera Freud dès 1900.

Cependant, nous ne devons pas négliger l’influence certaine d’Eduard von Hartmann[20], notamment sur la littérature symboliste – au même titre que Schopenhauer[21] – qui s’intéresse de très près à l’inconscient, certes dans une acception différente de celle retenue par Freud. Ce philosophe pessimiste, proche par certains aspects de Schopenhauer et de Hegel – dont il semble parfois établir une sorte de compilation – postule l’existence d’un principe absolu du monde, l’inconscient, qui est justement à la croisée des chemins avec le concept de volonté et de vouloir-vivre de Schopenhauer, et le principe de l’Idée dans le système hégélien. Dans la P[22]hilosophie de l’inconscient, Hartmann soutient l’existence d’une Volonté et d’une Idée inconscientes, en démontrant l’indépendance de ces deux attributs par rapport au cerveau qui est le siège de la Conscience, et leur union intime dans la catégorie supérieure de l’Inconscient. Le principe de l’Inconscient domine les phénomènes de l’instinct, des réflexes, qui sont distingués comme étant des instincts répulsifs (crainte de la mort, dégoût, pudeur) ou sympathiques (amour maternel, charité, amour sexuel qui n’est en fait qu’une passion illusoire tendant au renouvellement des espèces, comme chez Schopenhauer). Sur l’Inconscient se fondent ainsi esthétique et morale : l’homme, en effet, tout en connaissant la cause occasionnelle de la Volonté et l’action qui en est le terme, ignore le processus depuis l’Idée jusqu’à l’action et par conséquent le motif profond de l’action elle-même. Dans l’art, la jouissance esthétique n’est qu’immédiate et ne relève en rien du raisonnement : le jugement sur le Beau n’est qu’une disposition de l’âme ; même l’inspiration est étrangère à la conscience. Le langage est quant à lui l’œuvre de l’instinct collectif ; l’intuition de l’espace et du temps est elle-même issue de l’Inconscient, et de fait la réalité objective est établie par l’acte instinctif qui transforme les sensations en objets réels. Le mysticisme lui-même est l’ensemble des actions de l’Inconscient sur la Conscience. L’Histoire est le résultat égoïste des actions des individus, qui croient servir l’humanité mais qui ne répondent qu’à leurs instincts, de manière inconsciente.

Ainsi, au centre d’une telle activité de l’Inconscient, quelle est la fonction de la Conscience pour Hartmann ? Elle fournit le motif de la Volonté, parce qu’elle est issue elle-même de l’Inconscient. Elle est produit de la matière cérébrale, mais elle s’engendre aussi d’un principe métaphysique, comme une émanation de l’Idée au sein de la Volonté, celle-ci s’opposant à celle-là. La Conscience est ainsi, pour Hartmann comme pour Schopenhauer, Volonté insatisfaite et donc souffrance. Parce que Inconscient et Conscience coïncident, monde matériel et monde spirituel se confondent, et dans cette optique, si au moment de la création de l’univers, l’Intelligence inconsciente, beaucoup plus subtile et intuitive que l’Intelligence consciente avait voulu concevoir la possibilité d’un monde meilleur, elle l’aurait certainement réalisée. Dès lors, l’univers est conçu comme un mal et il serait préférable qu’il n’existât point… Le bonheur n’y existe pas et c’est donc l’Illusion qui préside à l’humain. Le bonheur est d’abord conçu comme pouvant être atteint dans l’existence présente, puis dans une existence transcendante, enfin réalisable dans l’évolution progressive cosmique[23]. Dès lors, c’est à la Conscience de libérer l’individu, puis le monde entier, de l’existence, en corrigeant l’erreur de la Volonté et en la déterminant au non-Etre. Il s’agit d’une rédemption cosmique conduisant la création au néant, afin de faire concorder par la Conscience les fins de l’homme avec l’Inconscient métaphysique[24].

Ce système de Hartmann est fort connu dans les milieux qui donneront naissance à la psychanalyse[25]. Cependant, son Inconscient est une instance fort différente de celle que mettra en valeur Freud.

A l’instar de la philosophie de Schopenhauer, nous ne pensons pas que la philosophie de Hartmann fût connue in texto par Anatole France. Simplement, elle est véritablement dans l’air du temps dans les milieux littéraires français de cette fin de siècle. Nombreux sont les auteurs qui, à l’instar des romantiques allemands quelques années auparavant[26], usent de l’inconscient dans leurs œuvres, à l’encontre d’un certain classicisme issu des Lumières françaises. Pensons par exemple à Laforgue, Baudelaire ou Mallarmé, ce dernier qui considère la source inconsciente des mythes comme le ruisseau primitif, mais aussi à Barrès dans Le Jardin de Bérénice (1891), à Maeterlinck dans Pelléas et Mélisande (1892) ou dans Le Trésor des humbles (1896)[27]. Anatole France est inscrit dans cet air du temps lorsqu’il écrit Thaïs en 1890, il l’est aussi lorsqu’il écrit « L’Œuf rouge » en 1887. L’heure est au pessimisme, aux interrogations issues de la révolution darwinienne et d’un héritage certain de la pensée romantique allemande, et les questions sur l’inconscient semblent tourmenter les esprits, questions relayées par le spectaculaire de l’hypnotisme, du magnétisme animal, et des étranges sectes hermétiques qui fleurissent un peu partout à Paris et en Province, à l’instar de la Théosophie de Héléna P. Blavatski[28]. On peut ainsi raisonnablement penser qu’en cette fin de siècle, le concept d’inconscient pose beaucoup de questions, et comme son acception d’avant Freud est encore très large, voire floue, ou du moins liée à bien des épiphénomènes, l’inconscient laisse encore une très large place à l’imaginaire et aux mythes. C’est dans cette voie, semble-t-il, qu’il faut appréhender l’inconscient chez Anatole France.


[1] Nous pensons à Thaïs – que nous analyserons plus bas, voir II.3.2, p.320 – parce qu’il semble bien que ce soit l’œuvre la plus représentative concernant la question de l’inconscient. Ceci dit, nous mentionnerons également la nouvelle « L’Œuf rouge ».

[2] Voir Max Milner, Freud et l’Interprétation de la littérature, Sedes, 1980, ou encore Anne Clancier, Psychanalyse et Critique littéraire, Privat, 1973, et Jean Bellemin-Noël, Psychanalyse et Littérature, P.U.F., 1978.

[3] Il ne sera bien évidemment pas de notre objet de mener une analyse psychanalytique ou même psychobiographique d’Anatole France. Nous nous bornerons seulement à essayer de mettre en évidence l’instance de l’inconscient dans l’œuvre littéraire d’Anatole France, sans fondamentalement tenter de la relier à la psychanalyse, même si nous pouvons y trouver des similitudes.

[4] Voir J. Rivière, Quelques progrès dans l’étude du cœur humain, Gallimard, rééd. 1985.

[5] J.-Y Tadié, La Critique littéraire au XXe siècle, Belfond, 1987.

[6] Voir S. Freud, La Science des rêves (Die Traumdeutung), 1900, trad. I. Meyerson, Paris, 1926, éd. revue par D. Berger sous le titre L’Interprétation des rêves, P.U.F., 1967.

[7] Freud reconnaît métaphoriquement en 1900 l’appareil psychique divisé en trois instances : le conscient, le préconscient et l’inconscient. Dans sa deuxième topique, il affinera ce système, en distinguant le moi, le surmoi et le ça.

[8] Voir supra, I.3.2.d, p.226.

[9] Nous nous permettons ici de citer un article de Marthe Robert extrêmement éclairant sur le contexte dans lequel Freud fut accueilli par ses condisciples (in Encyclopaedia Universalis, article « Freud », 9-964a) : “D’un côté, il est vrai, Freud marquait bien sa volonté de se conformer aux usages, ne fût-ce que dans le long chapitre qu’il consacrait à la littérature spécialisée (on sait d’ailleurs, par ses lettres à W. Fliess, combien cette partie du livre lui a coûté d’efforts et d’ennui) ; et puis, quelle que fût l’étrangeté de son matériel, il le présentait avec autant d’exactitude scrupuleuse que s’il se fût agi d’observations banales, sans se départir de l’attitude rigoureuse où la science du temps voyait sa principale garantie. Mais, sur un point au moins, il lui fallait innover, car le matériel fourni par le rêve n’avait en lui-même aucun intérêt, il ne constituait qu’un ensemble incohérent d’images insignifiantes ou absurdes – le contenu manifeste – dont seule comptait la signification cachée – le contenu latent –, de sorte qu’on n’en pouvait rien tirer tant qu’on ne possédait pas pour le traduire en clair une clé appropriée. Dès l’instant qu’il s’agissait de trouver un sens à quelque chose qui n’en avait pas, le raisonnement déductif ne suffisait plus à la connaissance du matériel observé ; il fallait le compléter, voire le remplacer provisoirement par une forme de pensée purement analogique – ce qui revenait à faire un bond dans une zone mal délimitée où, l’observation des faits cédant nécessairement devant l’interprétation de l’invisible, l’irrationnel risquait toujours de supplanter la raison. Que Freud ait longtemps hésité avant d’accomplir ce bond décisif, il l’a laissé entendre assez clairement en s’abstenant pendant des années de livrer La Science des rêves au public, sans doute pour n’affronter qu’à son heure l’hostilité railleuse des critiques, mais peut-être aussi pour surmonter un dernier doute quant au bien-fondé de sa démarche scientifique. Comme il l’avait prévu, le monde savant le tourna en dérision ou, pis encore, tenta de l’ignorer, tandis que, pour la première fois, des esprits moins timorés venaient spontanément se joindre à lui. Ainsi, déconsidéré par la démarche révolutionnaire qui lui valait ses premiers disciples, il put croire qu’il n’était plus seul à lutter, pour peu de temps toutefois, ayant dû bientôt constater que parmi ceux qui l’avaient suivi, certains, et non des moindres, ne l’avaient fait qu’à la faveur d’une confusion, sans le comprendre beaucoup mieux que ses ennemis.” Voir aussi Marthe Robert, La Révolution psychanalytique, 2 vol., Payot, Paris, 1964.

[10] En note : “Sauf dans le cas, tout différent, d’une allusion à la philosophie de Hartmann, dont la Philosophie des Unbewusster (1869) avait été traduite en français en 1877 par D. Noler sous le titre Philosophie de l’inconscient(G. Baillière). Il s’agit de « l’inconscient du monde », combinaison de « la pensée logique » et de la « volonté ».

[11] Marie-Claire Bancquart, Pléiade, tome I, p.1339. Elle fait allusion à l’article du Temps intitulé « Le Grand Saint Antoine », 12 août 1888. Voir La Vie littéraire, tome II.

[12] Voir « L’Œuf rouge » in Balthasar, Pléiade, tome I, p.638-646, nouvelle parue dans Le Temps du 10 avril 1887.

[13] Voir Pléiade, tome I, la note 1 de la page 638 de Marie-Claire Bancquart, p.1311 : Samuel Pozzi est un aliéniste président de la Société d’anthropologie en 1888, auteur de Mémoires sur les circonvolutions cérébrales (1875) et le crâne (1879). C’est l’un des traducteurs de Darwin. Il fréquente le salon de Mme de Caillavet, et c’est ainsi qu’Anatole France a dû le connaître.

[14] Nous ne reviendrons pas ici sur le mesmérisme. Voir supra, I.1.3.c, p.94.

[15] Voir Léon Chertok, L’Hypnose, Payot, Paris, 1965.

[16] Voir Marie-Claire Bancquart, Pléiade, tome I, p.1311.

[17] Voir H. Ey, dir., L’Inconscient (VIème colloque de Bonneval), Desclée de Brouwer, Paris, 1966.

[18] Luys est l’un des grands chercheurs de cette période, quant à l’anatomie microscopique de l’encéphale. Il existe une partie du cerveau, les relais extrapyramidaux du diencéphale, portant le doux nom de subthalamus de Luys.

[19] Marie-Claire Bancquart, idem., p.1311.

[20] Eduard von Hartmann né à Berlin (1842-1906) est l’auteur de La Philosophie de l’inconscient (1869, traduction Baillière, 1877), qu’il entreprend après avoir quitté l’armée prussienne pour raison de santé.

[21] Voir supra, I.3.2.d, p.226.

[22] Nous reprenons pour notre présentation de Hartmann le vocabulaire de traduction française de Baillière ; c’est pourquoi les concepts portent une majuscule.

[23] On reconnaît ici un système permettant d’englober, à l’instar de Schopenhauer, l’évolution darwinienne.

[24] On constatera que ces idées de Hartmann, finalement fort conventionnelles, donnent naissance à un nihilisme tout aussi conventionnel, qui ne manquera pas par ailleurs d’être complaisamment exploité par la future mentalité nazie.

[25] Voir L. Whyte, L’Inconscient avant Freud, Payot, Paris, 1971, et Y. Brès, « Hartmann et l’Inconscient romantique » in Critique des raisons psychanalytiques, P.U.F., Paris, 1985.

[26] Nous faisons ici allusion à Schelling, Hölderling et Novalis.

[27] Voir P. Citti, Contre la décadence (1890-1914), P.U.F., Paris, 1987.

[28] Voir par exemple R. Guénon, Le Théosophisme. Histoire d’une pseudo-religion, rééd., Editions Traditionnelles, Paris, 1969.

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