III.2.1.a) La réclusion : une nécessité originelle

III.2.1.a) La réclusion : une nécessité originelle

 

Amis, mangeons et buvons joyeusement

Tant qu’il y a de l’huile dans la lampe :

Qui sait si dans l’autre monde nous nous reverrons ?

Qui sait si dans l’autre monde il y a une taverne ?”, Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, Pléiade, tome I, p.175.

 

Ainsi, notre bon Sylvestre Bonnard, conçu par Anatole France dès 1881, connaît le premier l’expérience véritable de l’effondrement du monde[1]. Cet honnête homme recherche désespérément le manuscrit qui manque à sa fameuse bibliothèque (il s’agit de la Légende dorée de Jacques de Voragine, rédigée en 1282 au couvent de Prüfening près de Ratisbonne[2]) dans une démarche obsessionnelle confinant à la névrose :

“Pourquoi ai-je appris que ce précieux livre existe, si je dois ne le posséder, ne le voir jamais ? J’irais le chercher au cœur brûlant de l’Afrique ou dans les glaces du pôle si je savais qu’il y fût. Mais je ne sais où il est. Je ne sais s’il est gardé dans une armoire de fer, sous une triple serrure, par un jaloux bibliomane ; je ne sais s’il moisit dans le grenier d’un ignorant. Je frémis à la pensée que, peut-être, ses feuillets arrachés couvrent les pots de cornichons de quelque ménagère[3].”

Dans le monde du Crime de Sylvestre Bonnard, rien n’existe d’autre que le désir de posséder cette œuvre manuscrite il est vrai fameuse. Est-il absurde de concevoir une existence qui ne serait orientée que par la recherche de cet ouvrage ? La vie de Bonnard ne tend que vers ce projet obsessionnel. Le désir pour cet objet n’est pourtant que le symptôme d’une intense frustration ontologique, et une fois ce projet d’acquérir La Légende dorée défini, le monde ne va cesser de s’étioler, tout simplement parce que l’acquisition du plus beau des manuscrits ne remplace en aucune manière la recherche du cœur des choses.

La topologie mise en œuvre dans Le Crime de Sylvestre Bonnard suit ainsi une progression significative, consistant en des allées-venues entre la bibliothèque de Bonnard (in angello cum libello[4]) et les lieux où, près de la Seine, des libraires et des bouquinistes ont établi leurs quartiers. Ce monde linéaire, orienté par un constant va-et-vient confinant à l’obsession, est construit par la conception même du Désir du protagoniste :

“Il est étrange que, pour quelques feuillets de vieux parchemin, j’aie perdu le repos ; mais rien n’est plus vrai. Le pauvre sans désir possède le plus grand des trésors ; il se possède lui-même. Le riche qui convoite n’est qu’un esclave misérable. Je suis cet esclave-là. [Le Manuscrit] me manque le jour, il me manque la nuit ; il me manque dans la joie et dans la tristesse ; il me manque dans le travail et dans le repos[5].”

C’est dire combien le monde n’est conçu, organisé, façonné pour Sylvestre Bonnard que dans la fin de permettre une dualité entre frustration et Désir. Dès lors, Sylvestre Bonnard est bien un être tendu par le Désir, même si préalablement ce Désir ne s’applique qu’à la possession d’un objet. Cette propension à désirer un objet reste d’ailleurs liée à une période de son enfance, où le jeune Sylvestre était littéralement tombé amoureux d’une poupée qu’il avait trouvée sur les quais de la Seine :

“Je me rappelle mes désirs d’enfant. Comme je comprends aujourd’hui les envies toutes-puissantes de mon premier âge ! Je revois avec une singulière précision une poupée qui, lorsque j’avais dix ans, s’étalait dans une méchante boutique de la rue de Seine. [Malgré le fait que j’étais très fier d’être un garçon et que je méprisais les petites filles,] j’eus envie d’une poupée. Les Hercules ont de ces faiblesses. Celle que j’aimais était-elle belle au moins ? Non. Je la vois encore. [ Elle était grossière, elle était brutale.] Mais je l’aimais malgré cela, je l’aimais pour cela. Je n’aimais qu’elle. Je la voulais[6].”

Cela signifie-t-il que Bonnard ne se borne qu’à réitérer encore et encore le même désir inassouvi depuis son enfance, comme un caprice, tombant du même coup dans la frustration de celui qui ne recherche pas le véritable sens de son existence tout en le masquant par une recherche futile mais « palpable » autant que sécurisante ? L’obsession de Bonnard pour le manuscrit de Voragine ressemble à s’y méprendre à sa comédie enfantine pour posséder la poupée. L’enfant n’ose faire part de son désir à sa mère – une poupée pour un garçon, ce n’est pas raisonnable – et pendant ce temps, la poupée se cristallise à jamais dans son esprit :

“De là mes souffrances. Pendant quelques jours la poupée, sans cesse présente à mon esprit, dansait devant mes yeux, me regardait fixement, m’ouvrait les bras, prenait dans mon imagination une sorte de vie qui me la rendait mystérieuse et terrible, et d’autant plus chère et désirable[7].”

La modeste tragédie de la poupée trouve une issue malheureuse, qui engagera la vie de Bonnard jusqu’à l’âge de 62 ans au moins[8] : un oncle militaire, à qui l’enfant fait part de son désir, lui administre une mémorable (et truculente) leçon de morale :

“Acheter une poupée à un garçon, sacrebleu ! s’écria mon oncle d’une voix de tonnerre. Tu veux donc te déshonorer ? Et c’est cette margot-là encore qui te fait envie. Je te fais compliment, mon bonhomme. Si tu gardes ces goûts-là, et si à vingt ans tu choisis tes poupées comme à dix, tu n’auras guère d’agrément dans la vie, je t’en préviens, et tes camarades diront que tu es un fameux jobard. Demande-moi un sabre, un fusil, je te les payerai, mon garçon, sur le dernier écu blanc de ma pension de retraite. Mais te payer une poupée, mille tonnerres ! Pour te couvrir de honte ! Jamais de la vie ! Si je te voyais jouer avec une margoton ficelée comme celle-là, monsieur le fils de ma sœur, je ne vous reconnaîtrais plus pour mon neveu[9].”

La discussion autour de la poupée est close, mais la frustration persiste à jamais. L’objet du Désir n’est ici que substitué à un autre, certes socialement plus flatteur, mais structurellement tout aussi aride. La vie de Bonnard n’est pas enviable, et le monde est effondré sur lui-même dès cet épisode de l’enfance. Un Bonnard cherchant une vie entière à compenser un Désir enfantin est un Bonnard sans existence sensée[10].

Le monde change de nature lorsque Bonnard entend parler d’un certain Michel-Ange Polizzi, qui possède, en Sicile, le manuscrit âprement recherché. Notre personnage rompt alors avec la topologie engluante qui résumait tout son monde : il part pour la ville accoudée au Vésuve. Naples est dépeinte par Bonnard comme une cité voluptueuse, ses habitants sont d’ailleurs tout le contraire de lui-même : “Ils vivent à la fois par tous les sens et, sages sans le savoir, mesurent leurs désirs à la brièveté de la vie[11].

Il y rencontre la princesse Trépof[12], et le monde alors change de forme. Il devient, le temps de la parenthèse napolitaine, pansexualiste. Bonnard se perd dans des rues dégéométrisées, et finalement Naples n’est qu’une aventure servant à mettre en avant la frustration du héros qui va se confronter à un univers ouvertement sensuel, ample et renforçant par contraste l’obsession de Bonnard. Finalement, la vie a-t-elle un sens si elle est poursuivie dans le but de mettre la main sur un manuscrit, aussi rare soit-il ?

Le philologue ne fait que « caresser » ce questionnement de manière lointaine, mais il n’a pas le courage d’y répondre. Il faudrait rompre avec le confort machinal de sa vie orientée par une seule et unique obsession. Cependant, ceci ne l’empêche guère de jouir de Naples. N’oublions pas que notre personnage a tout de même 62 ans, âge fort avancé pour un homme au XIXe siècle. Il est censé avoir fini sa vie. Pourtant, Anatole France qui a 37 ans en 1881[13], prouve que la remise en doute du monde et que la révolte contre son effondrement n’est jamais trop tardive.

Ainsi, le Désir de Bonnard est mis en abyme dans le monde décrit par réflexivité, tandis que le monde lui-même est dialectiquement orienté par ce Désir :

“J’étais perdu et condamné selon toute apparence à chercher mon chemin toute la nuit[14]. […] Dans mon désespoir je pris une rue au hasard[15], une rue ou pour mieux dire un affreux coupe-gorge. C’en avait tout l’air, et c’en était un, car j’y étais engagé depuis quelques minutes quand je vis deux hommes qui jouaient du couteau. Ils s’attaquaient de la langue plus encore que de la lame, et je compris aux injures qu’ils échangeaient que c’étaient deux amoureux. J’enfilai prudemment une ruelle voisine pendant que ces braves gens continuaient à s’occuper de leurs affaires, sans se soucier le moins du monde des miennes. Je cheminai quelque temps à l’aventure et m’assis, découragé sur un banc de pierre, où je me lamentai d’avoir fui si éperdument et par tant de détours Dimitri et sa compagne à la voix claire. […] Je levai la tête et reconnus mon hôte. J’étais assis contre la façade de mon hôtel, sous ma propre fenêtre[16].”

Cette aventure napolitaine est une entière remise en cause de la vie du héros, et ce dernier prend conscience d’une certaine absurdité de son existence. La renonciation au Désir de l’Autre – figurée ici par la fuite en avant devant la princesse Trépof – entraîne, même dans un monde a priori ouvert, un effondrement toujours plus important de ce monde. Bonnard retourne à son point de départ, quoi qu’il fasse, toujours orienté par sa frustration obsessionnelle. Naples n’est qu’accessoire, l’ouverture qu’elle offre est reniée.

Toutefois, la rencontre avec la princesse reste une nécessité. Est-ce à dire que la plume francienne souffre de pitié, lorsqu’elle écrit Le Crime de Sylvestre Bonnard ? Est-ce à dire que le héros francien trouve toujours une porte de sortie vers le cœur des choses, en d’autres termes qu’il est conçu pour cela ? Bonnard finit par succomber au charme de la princesse, par le regard comme de bien entendu :

“Cependant, la dame française m’observait avec une curiosité singulière et, bien que je me défendisse de la regarder plus qu’il n’était convenable, je sentais ses yeux sur moi. J’ai le don, paraît-il, de deviner les regards qui m’atteignent sans rencontrer les miens. […] Quand je me retournai vers elle nos regards se rencontrèrent[17].”

Or, ce sont bien deux univers – l’un pansexualiste, figuré par la princesse, l’autre reclus – qui se confrontent. Et c’est par l’entremise de la princesse que Sylvestre Bonnard possédera finalement le manuscrit de la Légende dorée. Mais ceci lui suffira-t-il pour partir en quête vers le logos ?

Le philologue reçoit un jour en effet de la part de la princesse un paquet, une bûche creuse, contenant une volée de violettes et le manuscrit[18]. Contre toute attente, la possession du manuscrit tellement convoité ne provoque pas chez Bonnard le bouleversement ontologique qui caractérise chez Anatole France le Désir assouvi. Simplement, le héros reconnaît la substance étriquée du monde qu’il s’est forgé et reconnaît également que les manuscrits ne peuvent en aucun cas donner un sens profond à l’existence humaine :

“Princesse Trépof ! vous qui riiez et pleuriez, tour à tour si joliment sous le beau ciel d’Agrigente, vous qu’un vieillard morose croyait être une petite folle, je suis certain aujourd’hui de votre belle et rare folie, et le bonhomme que vous comblez de joie ira vous baiser les mains en vous rendant ce précieux manuscrit dont la science et lui vous devront une exacte et somptueuse publication. […] Bonnard, me disais-je, tu sais déchiffrer les vieux textes, mais tu ne sais pas lire dans le livre de la vie. Cette petite étourdie de Mme Trépof, à qui tu n’accordais qu’une âme d’oiseau, a dépensé, par reconnaissance, plus de zèle et d’esprit que tu n’en as jamais mis à obliger personne[19].”

Bonnard reste malgré tout un bibliophile acharné. Son Désir ne se réorientera, tandis que le monde restera toujours effondré sur lui-même, que lorsque Bonnard deviendra le tuteur de la petite Jeanne Alexandre, après un grand nombre de difficultés[20].

Pour l’heure, le monde francien est strictement limité pour le héros tant que celui-ci est frustré et qu’il ne reconnaît pas la nécessité d’agir pour aller vers le cœur des choses par l’intermédiaire du Désir. Le monde changera de teneur pour Bonnard lorsque celui-ci se détachera de ses livres, changeant ainsi d’existence.

Cet effondrement des lieux engluant tout héros francien dans un huis-clos est fondamental et constant chez Anatole France. C’est parce que le héros francien est reclus qu’il désire. Un héros libre comme l’air serait un héros trop évidemment assouvi. Il est à ce propos symptomatique de constater que la réclusion francienne ne se borne pas simplement à quatre murs. Elle est de nature ontologique – par la nature ontologique du Désir – et elle reste paradoxalement tout à fait instaurée par le processus d’érotogenèse. L’initiation du Désir a pour but vraisemblable, en tout premier lieu, d’acquérir l’ouverture du monde, de lutter contre l’effondrement universel. Cette recherche ontologique de l’horizon demeure en effet, chez Anatole France, au fondement même de toute liberté dans la quête du sens de l’existence humaine[21].

Cette réclusion, nous la trouvons pour ainsi dire chez tous les héros franciens. C’est sans doute elle que les incipit de chaque roman instaurent avec force, en dépeignant systématiquement un huis-clos.

Elle naît en même temps que le Désir, de manière très précoce chez certains héros. Nous ne reviendrons pas sur la thématique de la grille dans Histoire comique, à laquelle nous avons déjà fait largement allusion : Félicie Nanteuil est une héroïne qui reste recluse après la mort de Chevalier dans son appartenance au mort[22], et son destin est fatalement tracé dès l’incipit du roman. Mais cette réclusion précoce est aussi mise en jeu, par exemple, pour Thérèse Martin-Bellème, dans Le Lys rouge :

“Elle y revit les jours de son enfance, le château dans lequel elle passait les grands étés tristes, les bois taillés, le parc humide et sombre, le bassin où dormaient les eaux vertes, les nymphes de marbre sous les marronniers et le banc sur lequel elle pleurait et désirait mourir. Aujourd’hui encore, elle ignorait la cause de ces jeunes désespoirs, alors que l’éveil ardent de sa jeune imagination et le travail mystérieux de sa chair la jetaient dans un trouble mêlé de désirs et de craintes. Enfant, la vie lui faisait envie et peur. Et maintenant elle savait que vivre ne vaut pas tant d’inquiétude ni d’espérance, que c’est une chose très ordinaire[23].”

Dès lors, cette réclusion ne cesse de s’affirmer au fil du temps. Le mariage par convenance de Thérèse la pousse au tréfonds du huis-clos, jusqu’à son aventure avec Dechartre qui lui fera connaître le logos.

C’est dire combien la réclusion est une fatalité originelle chez Anatole France, et combien la quête du Désir est un sursaut ontologique pour briser cette fatalité et atteindre la liberté. Crainquebille en fera les frais, lui qui luttera sans succès contre une justice inhumaine pour retourner en prison, ce qui paradoxalement signifie pour lui sortir de sa réclusion sociale : la prison est ce lieu où il peut manger et dormir sans travailler dans le froid et la pauvreté, c’est un espace de liberté, hors du temps et de l’espace de la rue, où prend fin l’esclavage social et même finalement l’injustice humaine[24].

L’effondrement originel du monde autour d’un héros reclus, englué dans la frustration, est donc l’une des conditions sine qua non de l’érotogenèse, en tant que point de départ de l’initiation du Désir. Presque toutes les œuvres franciennes sont inaugurées par la réclusion du héros parce que ce dernier est originellement reclus : dans ces conditions, il peut donner libre cours à sa révolte pour dépasser tout effondrement. De fait, l’effondrement du monde est une mise en abyme de la réalité charnelle du héros qui enferme son intériorité profonde dans une prison de chair en prise à l’entropie du temps et à la mort. Si cette entropie érode la réalité charnelle, il est naturel qu’elle érode du même coup le monde dans lequel ce héros évolue, de manière réfléxive. Ce lien de cause à effet explique donc la nature même du monde francien enserrant les héros qui y évoluent. Nous n’y reviendrons donc plus, et tiendrons pour acquis le fait que tout personnage francien est originellement reclus.

Cependant, tous les héros franciens ne luttent pas contre la réclusion avec le même succès. Pour l’heure, Sylvestre Bonnard reste reclus dans sa condition de philologue. Félicie Nanteuil n’est elle-même pas prête de connaître le cœur des choses, possédée qu’elle est par Chevalier. Nanteuil n’a elle-même plus qu’à attendre la mort pour être libérée et gagner une paix définitive. Mais nous allons voir que son sort n’est pourtant pas des moins enviables.

 


[1] Nous ne nous bornons pour le moment qu’à la première partie du Crime de Sylvestre Bonnard, « La Bûche ».

[2] Il s’agit d’une vaste histoire des saints et des martyrs mêlés à la vie du Christ. Son manuscrit le plus ancien se trouve actuellement à la Staadtbibliothek de Munich (codex Monacensis n°13029.) L’intérêt de cette quête vient sans doute du fait que ce codex a été enrichi depuis 1282 de nombre d’enluminures (surtout au XVe siècle, enluminures encore conservées à la Bibliothèque nationale de Paris sous les cotes Ms.fr.83 à 85), tandis que l’histoire des saints elle-même ne cessait de connaître des rajouts. Les enluminures de la Légende dorée ont influencé grandement l’histoire de l’art du Moyen Age, en inaugurant un goût inédit pour l’anecdotique et la recherche du détail dans la quotidienneté. Il est vraisemblable que Sylvestre Bonnard n’en recherche que cette composante picturale particulière, en tant que héros francien présidé, comme bien d’autres, par la haute instance du regard.

[3] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, Pléiade, tome I, p.159. Pour l’anecdote, il est vrai que certains trésors ont été découverts dans de fâcheuses postures. Certaines parties de la tapisserie de l’Apocalypse d’Angers de Hennequin de Bruges et de Nicolas Bataille ont été retrouvées comme servant à protéger des machines agricoles ou comme tapis de sol. Il manque toujours 19 pièces sur 90…

[4]Dans un recoin avec un petit livre”.

[5] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.162.

[6] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.163.

[7] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, idem.

[8] C’est l’âge où Sylvestre Bonnard part pour l’Italie.

[9] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.165.

[10] Nous trouvons chez Bonnard la même poésie rêveuse et tourmentée que chez Alexandre Le Mansel dans « L’œuf rouge ».

[11] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.174.

[12] Ce nom est celui du grand maître de la police Pétersbourgeoise, éphémèrement célèbre, qui fut un jour de 1878 victime d’un coup de revolver de la part de Véra Ivanovna Zassoulitch, militante au groupe terroriste populiste Narodnaja Volja (Liberté du Peuple). Ce Trépov fut, durant quelques jours, le symbole de l’injustice et le jouet de la sympathie publique.

[13] L’espérance de vie est de 39 ans pour un homme en 1839 en France, et de 45 ans en 1900 (source Encyclopaedia Universalis.)

[14] Métaphoriquement, cela signifie que Bonnard passe toute sa vie à connaître le sens de son existence dans un monde effondré sur lui-même du fait de sa frustrante obsession.

[15] Ici également, il faut lire cette phrase de manière métaphorique.

[16] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.177-178.

[17] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.179-180.

[18] Il faut comprendre que la princesse n’est autre que la veuve d’un pauvre vendeur d’almanachs à qui Bonnard envoya il y a bien longtemps, à la mort de ce dernier, différentes choses dont une bûche de Noël.

[19] Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, ibid., p.197-198.

[20] Nous y reviendrons infra, III.2.2, p.467.

[21] Cela tendrait à expliquer, dans une certaine part, le refus catégorique exprimé par Anatole France dans son engagement politique réel, quant aux dogmes institutionnalisés avec une rigidité incoercible. Par exemple, malgré sa sympathie pour le communisme, notre auteur ne s’inscrira jamais au parti, ce qu’il ne regrettera d’ailleurs pas après les événements de 1917.

[22] Voir supra, II.3.1.c, p.305.

[23] Anatole France, Le Lys rouge, Pléiade, tome II, p.344.

[24] Voir Anatole France, Crainquebille, Putois, Riquet, Pléiade, tome III.

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