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L’Exutoire

2,99


L’Exutoire, c’est un thriller policier. Enfin, peut-être et pas seulement… Le héros, Marc Dupré, est pourtant flic. Et pas n’importe lequel : il dirige la police scientifique d’Angers, qui a sous sa juridiction pas moins d’une vingtaine de départements de l’Ouest de la France. Et il est reconnu comme un petit génie de la biochimie. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement complexes entraîne Marc dans une perplexité absolue, sa carrière se transforme en cauchemar. Secondé par Martin, son ami de toujours, il ne peut se résoudre à la vérité : le tueur en série est une tueuse surdouée, spécialisée comme lui en biochimie. Et comme le métier de policier scientifique est de restreindre le champ des possibles, la vérité éclate bientôt. Et si La Faucheuse, c’était Marine-Adeline, la sœur de Marc ?…
Mais comme souvent, la vérité est plus complexe… Laissez-vous entraîner dans ce thriller palpitant où, c’est vraiment promis, vous ne connaîtrez le pot-aux-roses qu’à la dernière page…


  • PDF format A5 – 152 pages – Roman intégral
  • Automatiquement disponible aux formats ePub et Kindle une fois la commande passée
  • Disponible en téléchargement immédiat
  • Autoédition ‘PluMe d’EscaMpette’
  • ISBN : 979-10-95371-00-7

 

UGS : RLEX. Catégorie : . Étiquette : .
Description

Découvrez un extrait de L’Exutoire

Sous la mansarde du petit appartement, au dernier étage d’un immeuble en tuffeau de la rue Parcheminerie, la pluie battait. Il était très tard, peut-être deux heures du matin.

Marine était assise devant la commode. Son studio n’était pas très grand, mais les volumes étaient intéressants. Les poutres apparentes répondaient bien à la teinte beige des murs crépis et aux dalles irrégulières de terre cuite sur le sol. La lumière indirecte rendait l’endroit plus intime. Par les lucarnes, la nuit angevine scintillait. On devinait les toits humides d’ardoise et de zinc qui réverbéraient les lumières orangées des lampadaires. Un peu plus haut, la cathédrale semblait exploser dans son immobilité verticale. La rue, tout étroite, était très calme cette nuit-là et l’eau suintait de partout. Un ruisseau courait à toute vitesse dans les caniveaux qui débordaient.

Un large lit sur lequel s’étalait une couverture de gros points mousses écrus était adossé contre le mur. Des icônes orthodoxes et des petits dessins au pastel étaient accrochés aux parois. Une grande affiche représentait la statue du David de Michel Ange. L’énorme armoire en loupe d’orme et le coffre en chêne massif contenaient les étoffes de soie et les vêtements confectionnés par Marine. Ils renfermaient aussi de la vaisselle de Chine de la dynastie Yuang, le seul service qu’elle utilisât couramment. Au diable l’avarice, on n’a qu’une vie. Elle savait que ces imitations datant du siècle dernier valaient une fortune. Sur la porcelaine bleu cobalt figuraient toute sorte de dragons, de phénix et de décors végétaux.

Dans un coin, une minuscule cuisine intégrée lui permettait d’ailleurs de jouer à la dînette. De toute manière, elle ne mangeait presque jamais chez elle. Inviter du monde ici serait tout un problème. Le studio n’était pas conçu pour ça.

Le nécessaire de couture prenait beaucoup de place. Machine à coudre, presse à vapeur, grande table de travail, mannequin d’osier aux mensurations exactes de Marine – elle l’avait trouvé par miracle aux puces de Saint-Ouen – tout cela avait tendance à surcharger quelque peu l’appartement.

Pourtant, Marine se sentait bien dans ce lieu hors du temps. Une odeur un peu sucrée provenait du vieux poêle à bois en fonte grise. Ce n’était pas toujours drôle de monter des bûches par les escaliers – pas d’ascenseur, dans ces vieux immeubles – mais le jeu en valait la chandelle. Quelle intimité, lorsque les bûches rougies chuintaient dans un chant un peu inquiétant, alors que dehors les gouttes d’eau burinaient l’ardoise… La pluie cognant au carreau de la lucarne dégoulinait contre le verre lisse et cette chorégraphie aquatique se projetait contre le mur du fond par la complicité d’un lampadaire qui était juste à hauteur de la fenêtre. Marine ne fermait les rideaux de taffetas grège qu’avant de s’endormir.

Son portable sonna. À deux heures du matin, ce ne pouvait être que lui.

_ Allô ?

_ Allô petite soeur. C’est Marc. Ça va ? Alors, tu as passé un bon week-end ?

C’était lui.

_ Un week-end ensoleillé, oui. Pas comme maintenant. Il pleut comme vache qui pisse.

_ Je sais. Je suis tout prêt de toi, comme toujours mon ange. Tu étais où ce week-end ?

_ Sur la côte. Je me suis bien amusée. C’est dingue comme ça change de revenir ici à Angers. On n’est pas loin de la mer, mais ça n’a plus rien à voir.

_ Tu l’as dit, répondit Marc en riant. Ici, c’est la campagne. Téléphone au ministère de l’Environnement, peut-être consentira-t-il à faire venir la mer jusqu’ici. Mais c’est pas gagné d’avance.

_ Et toi, petit frère, ton boulot, ça se passe bien ?

Marc ne lui parlait jamais de son travail. Il ne voulait pas l’affoler. Bien souvent, il avait pris des risques inconsidérés. La police scientifique n’était pas synonyme de pantoufles. Il lui était arrivé un jour de se retrouver dans un laboratoire de fabrication d’héroïne, à Bordeaux, avec toute la bande de gros durs sur le dos. Martin lui avait sauvé la vie. Marc lui avait d’ailleurs rendu la pareille en d’autres occasions.

Angers, il est vrai, était plus calme que la région parisienne, mais le champ d’investigation de Marc s’étendait de Bordeaux à Rouen et dans cette vaste zone géographique, les ennuis ne manquaient pas. Il évitait donc d’inquiéter Marine en lui parlant de ça. Il l’aimait trop pour lui décrire les risques encourus dans son splendide et démoralisant métier.

_ Ne t’inquiète pas. Comme dit Martin le poète, dura lex, sed lex !

_ ? ? ?

_ La loi est dure, mais c’est la loi !

_ Ah bon ! J’ignorais que Martin parlait l’arabe couramment.

_ Arrête de plaisanter, soeur maligne. Bon, je vais te laisser. Il est tard. Bonne nuit, Marine.

_ Bonne nuit, Marc. Embrasse Thérèse de ma part.

_ On verra ça. Bisous.

Marine déconnecta son portable. Elle adorait son frère. Heureusement qu’il était là. Elle sentit des pensées sombres l’effleurer.

Pas ce soir.

La bouilloire sifflait. Elle se leva, prit un torchon, l’enroula autour de l’anse du récipient en fonte et versa dans une tasse de Chine un thé rare du Yangzi mélangé à du Jalpaiguri aromatisé avec des épices, de l’oignon et du beurre de chèvre. Elle était la seule en Europe à pouvoir ingurgiter ce breuvage dont les Tibétains raffolent.
Elle sentit le goût âpre du liquide se disséminer dans ses veines et elle eut juste le temps d’éteindre la lumière avant de sombrer.

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